L 'alimentation

L'ALIMENTATION

Une émotion est une réaction affective (physique et psychologique) face à un événement, une personne ou une sensation interne. Nous vivons tous des émotions (positives et négatives), mais cela ne veut pas dire que nous les gérons de la même manière.

Certaines personnes « mangent leurs émotions » dans le but de les neutraliser. Afin de mieux comprendre les liens qui existent entre votre alimentation et vos émotions, il faut prendre le temps de vous observer, de comprendre les mécanismes derrière ce comportement et d’identifier vos déclencheurs.

Il est alors plus facile de remplacer le fait de « manger ses émotions » par d’autres stratégies de gestion plus saines de vos émotions. Je vous propose de vous poser ces trois questions :

Quelle est ma relation avec la nourriture?

D’une certaine manière, il est normal que votre alimentation soit liée à vos émotions. Lors de rencontres sociales ou d’évènements heureux, les aliments font partie des moyens que nous avons de célébrer et nous rassembler.

Un rapport malsain se créé entre l’alimentation et les émotions lorsque manger devient une stratégie de gestion des émotions et lorsque vous venez à avoir besoin de manger à certains moments afin de vous sentir mieux. Prendre conscience que vous utilisez certains aliments pour gérer vos émotions est une première étape essentielle dans le but de changer cette habitude.

Dans quelles situations cela m'arrive-t-il?

Une deuxième étape importante consiste à s’auto-observer (à l’aide d’un journal alimentaire par exemple) et faire des liens entre les émotions que vous ressentez et ce que vous mangez. Votre mère vous réconfortait avec du chocolat lorsque vous étiez triste et vous avez maintenu cette habitude? Vous avez réalisé que lorsque vous mangez beaucoup cela vous engourdi et vous permet d’éviter de ressentir des émotions difficiles? Prenez le temps d’identifier à quels moments et pour quelles raisons vous mangez vos émotions : pour vous engourdir, vous apaiser, vous réconforter, vous récompenser, vous désennuyer, etc.

Comment puis-je gérer mes émotions autrement?

Une fois que vous comprenez davantage les liens qui existent entre votre alimentation et vos émotions, vous devez tenter de mettre en place de nouvelles stratégies de gestion des émotions. Les émotions ne doivent pas être refoulées mais ressenties et vécues. Les émotions suivent le même principe qu’une vague : quelque soit leur intensité, elles redescendent toujours. Prenez le temps de ressentir vos émotions, de les identifier et de les tolérer. Même si votre réflexe initial est d’avoir immédiatement recours aux aliments, attendez que la vague passe et essayez plutôt d’avoir recours à de nouvelles façons de vous sentir mieux, tel que parler à un proche de ce que vous vivez, écrire ce que vous ressentez ou faire une activité que vous aimez et qui vous fait du bien.

Pensez-vous faire partie de ceux qui mangent leurs émotions?

Si oui, quels sont vos déclencheurs et quelles pourraient être d'autres stratégies de gestion de vos émotions?

Comment en finir avec les « kilos émotionnels » ?

Le gain et la perte de poids ne seraient pas seulement liés aux habitudes alimentaires et à l'hygiène de vie. Ce serait également une question d'émotions...

  • Comment en finir avec les « kilos émotionnels » ?
  • Comment en finir avec les « kilos émotionnels » ?
  • Qu’est-ce que les « kilos émotionnels » ?

Dans son ouvrage, le Dr Stéphane Clerget indique que ce sont principalement les sentiments négatifs (stress, anxiété, colère, etc.) qui affectent le poids, notamment lorsque ceux-ci sont très intenses, trop fréquents et difficiles à gérer.

Une personne qui vit une perte de contrôle sur le plan psychologique sera susceptible d’être affectée également sur le plan comportemental. Le Dr Clerget souligne à ce sujet que les émotions négatives affectent le comportement et la santé psychologique d'une personne, tant sur la perte que sur la prise de poids, en mangeant moins ou en mangeant plus.

Chercher à combler un vide et à se réconforter en consommant des plats qui nous remémorent des souvenirs positifs est un fait bien connu et largement exploité par de nombreuses industries. Lorsqu'un individu agit sous le coup de l'émotion, il peut modifier complètement son choix alimentaire habituel de même que sa façon de consommer les aliments. Mais l’organisme réagira à ce bouleversement en stockant davantage de graisses.

Par exemple, un état dépressif qui perdure peut entraîner l’accumulation de masse graisseuse. Il s’agit d’une sorte de mécanisme d’autodéfense du corps qui, comme le mentionne Stéphane Clerget, cherche à s’envelopper, à s’emmitoufler et à se protéger.

Les « kilos émotionnels » et l’alimentation

Les « kilos émotionnels » sont intimement liés à la nourriture. Bien qu’encore peu d’études crédibles soient orientées vers ce sujet, les chercheurs s’intéressent maintenant davantage à ce phénomène qu’ils ont baptisé « émotionalité alimentaire » ou « l’alimentation émotionnelle ».

Selon une étude parue en avril 2013, dans l’American Journal of Clinical Nutrition, 52 % des femmes contre 20 % des hommes mangent sur le coup d'une émotion négative. Cette même étude a permis de démontrer que le risque de surpoids est 5 fois plus élevé chez la personne qui consomme une nourriture souvent plus grasse ou plus sucrée pour apaiser des sentiments négatifs.

La relation entre alimentation et santé mentale serait d'ailleurs bidirectionnelle, selon autre une étude parue en 2005, dans le Canadian journal of public health2. Les auteurs affirment que « l'humeur ou l'état psychologique peuvent influencer ce qu'on mange, de même que les quantités consommées, tandis que l'alimentation influence également l'humeur et le bien-être psychologique. » Il est primordial d’avoir une relation saine avec la nourriture et de ne pas laisser les émotions contrôler l'appétit.

Quels gestes doit-on poser pour se libérer des « kilos émotionnels » ?

Pour vaincre ces compulsions alimentaires, il est conseillé de s’interroger d’abord afin de savoir si on ressent vraiment la faim ou bien s’il s’agit seulement d’un processus de compensation. Si la réponse est non et que le besoin n’est pas physiologique, c’est que vous cherchez à tromper l’ennui ou à compenser des émotions négatives.

Néanmoins, le processus n’est pas aussi simple chez une personne qui a adopté de mauvaises habitudes alimentaires depuis de nombreuses années. La véritable faim et l’émotionalité alimentaire peuvent alors être difficiles à démêler.

Dans ce cas, il faut approfondir l’analyse de la situation et se questionner davantage :

  • Êtes-vous souvent attiré(e) par les produits présentés dans les publicités ?
  • Avez-vous tendance à grignoter après une journée stressante ou épuisante ?
  • Quels types d’aliments vous font le plus envie : salés, sucrés, gras ?
  • Comment vous sentez-vous après avoir assouvi votre envie ?
  • Trouvez-vous difficile de résister aux aliments gras/sucrés lorsque l’envie se présente ?
  • Est-ce que vous vous conditionnez avant ou entre les repas à manger certains types d’aliments ?
  • Est-ce que la nourriture est régulièrement une récompense pour vous ? Par exemple, vous offrez-vous du chocolat après une dure journée au travail ?

Les émotions qui suscitent une compulsion alimentaire

Elles sont divisées  en deux catégories : Les émotions de tête et les émotions de cœur.

La première catégorie se rapporterait à des sentiments tels que la colère, l’agressivité et le stress qui sont généralement associés à la consommation d’aliments à la texture croquante (croustilles, chips, biscuits). À l’inverse, les émotions de cœur (tristesse, besoin de réconfort, solitude, fatigue) nous orienteraient davantage vers des aliments à la texture moelleuse, comme le chocolat, la crème glacée ou les pâtes.

En prenant soin d’identifier la situation dans laquelle vous vous trouvez ou ce que vous avez vécu au cours des derniers jours, vous serez davantage en mesure de contrôler vos envies artificielles de manger. Vous pouvez également tenter de détourner votre attention de la nourriture en pratiquant une activité ou un loisir que vous affectionnez particulièrement, comme la lecture ou une promenade à pieds.