Bébé entre 1 et 3 ans...

Le 16/12/2020

Dans Bébés - Enfants - Ados

Entre 1 et 3 ans, votre tout-petit va clairement afficher… son opposition ! Il prend conscience qu'il a une pensée différente de celle de ses parents et s'opposer va l'aider à s'affirmer et à se construire.  Colères, caprices, Non à répétition : sachez bien réagir.

IL PIQUE DES COLÈRES

À la maison, au supermarché… votre petit ange crie, trépigne, tape du pied. Que se passe-t-il ? Depuis quelques mois, votre enfant se met souvent en colère, sans que vous compreniez toujours pourquoi.

Le problème Il apprend à gérer ses frustrations, qui s’expriment souvent par des accès de colère.

Qui cela perturbe ?

• Lui : il perd le contrôle de ses émotions.

• Vous : déstabilisé par l’intensité de ses réactions, vous craignez aussi le jugement des autres.

 

COMPRENDRE ET RÉAGIR SELON LES SITUATIONS

1. Il s’affirme par la colère :  Vous proposez les bottes fourrées, il réclame ses sandales. Vous insistez… et c’est le drame. Ce n’est pas qu’il s’oppose systématiquement, mais qu’il cherche à affirmer ses goûts et son identité. Et c’est une étape positive.

À faire : Offrez-lui des choix simples : bottes ou chaussures ? S’il fait froid, restez ferme, mais valorisez son initiative. Cela permet de dédramatiser… et parfois d’en rire ensemble. Il se sentira compris et rassuré.

À dire : « Je comprends que tu préfères les sandales. Mais aujourd’hui, il fait froid. Attendons que Monsieur Soleil revienne ! »

2. Il veut tout faire seul : Il construit une tour de cubes… qui s’écroule. Vous l’aidez, il se met en rage. Vers 3 ans, il veut réussir par lui-même.

À faire : Ne faites pas tout à sa place, même si cela va plus vite. Encouragez son autonomie sans minimiser sa frustration.

À dire : « Ce n’est pas facile, je comprends ta colère… Tu vas y arriver ! »

3. Il est submergé : La colère est une réaction naturelle face à une tension. Elle explose davantage s’il est fatigué ou trop stimulé (bruits, lumières, déplacements). Trop jeune pour la canaliser seul, il a besoin de votre aide.

En public : Restez calme malgré les regards. Parlez-lui doucement, prenez sa main, contenez-le sans violence.

À la maison : Envoyer votre enfant dans sa chambre ? Pourquoi pas, mais pas plus de deux minutes, et uniquement pour l’aider à se recentrer. Gardez le lien : laissez la porte ouverte. Ce qui compte pour lui, ce n’est pas de satisfaire ses envies, mais de se sentir entendu.

À dire : « Ce train faisait un sacré bruit ! On dirait une tempête dans ton cerveau… »

 

BÉBÉ PLEURE LA NUIT

Que faire ? Les pleurs nocturnes sont fréquents et peuvent fortement déstabiliser les parents.

Pourquoi sanglote-t-il ? : Un bébé pleure pour signaler un inconfort : peur (cauchemars, terreurs nocturnes), faim, froid, douleur, ou simple besoin d’être rassuré. Il attend une réponse apaisante.

Avant le coucher, vérifiez :

• Évitez les objets trop volumineux ou gênants dans le lit (gros doudous, cordons, couvertures…).

• Maintenez une température entre 18 °C et 20 °C.

• Choisissez un matelas ferme et respirant, adapté à sa morphologie.

• Aérez régulièrement la chambre pour évacuer l’humidité et les poussières.

Agir dès le coucher : Avant tout, vérifiez qu’il ne souffre d’aucun inconfort (couche mouillée, saignement de nez, etc.). S’il pleure sans raison apparente, sachez qu’il a compris que ses pleurs appellent les parents… et peut les utiliser à la moindre contrariété :

• Ne vous précipitez pas systématiquement.

• Instaurez des rituels du coucher (histoires, chansons, câlins) pour le rassurer.

• Expliquez-lui que la nuit est faite pour dormir seul, sans déranger les autres.

Comment réagir au mieux ? Allez-y par étapes :

• Laissez-le pleurer quelques minutes.

• Rassurez-le à distance, sans entrer dans la chambre.

• S’il continue, entrez sans le prendre dans les bras. L’objectif : qu’il apprenne à apaiser ses peurs sans dépendre du contact physique. Petit à petit, il développera ses propres ressources pour se calmer… et gagnera en autonomie.

Cauchemars ou terreurs nocturnes ? Votre petit loup pleure en dormant ? Il ne s’agit pas forcément d’un cauchemar ou d’une maladie. Les terreurs nocturnes sont fréquentes avant 3 ans. L’enfant ne distingue pas encore le rêve de la réalité, ce qui provoque une peur intense. Elles surviennent en début de nuit, durent environ 20 minutes, puis il retrouve son calme. Les cauchemars, eux, apparaissent plutôt en seconde partie de nuit. Ils traduisent une imagination fertile ou une période de transition (déménagement, école, arrivée d’un bébé, perte d’un animal…). À faire :

• Évitez les histoires effrayantes avant le coucher.

• Parlez avec lui pour l’aider à traverser ces phases en douceur.

 

POURQUOI MON ENFANT ME PROVOQUE T'IL ? 

Votre enfant multiplie les bêtises, désobéit sous vos yeux, vous observe du coin de l’œil… Vous avez l’impression qu’il cherche à vous provoquer.

Le problème : Jusqu’ici, il était simplement un peu espiègle. Mais désormais, son attitude vous semble franchement insolente. Comme s’il testait vos limites délibérément.

Qui cela perturbe ?

• Lui : les provocations répétées créent un climat tendu à la maison. Il se fait gronder, punir, et cela peut nuire à son équilibre.

• Vous : vous tentez de rester patient, mais parfois c’est trop. En public, vous avez l’impression de perdre votre autorité… et d’être jugé.

Pourquoi vous provoque-t-il ?

1. Il s’affirme :  À cet âge, votre enfant commence à se détacher de vous. Il découvre qu’il a ses propres idées, différentes des vôtres, et cherche à les exprimer. Ce besoin d’affirmation est naturel… et parfois déroutant.

À faire : Ne laissez pas les provocations passer sans réaction. Évitez de rire, même si c’est tentant : cela pourrait l’encourager à recommencer. Restez ferme, répétez calmement les mêmes phrases en le regardant dans les yeux.

À dire :

  • Tu es malin, c’est drôle, mais ce comportement est interdit. 
  • Qu’est-ce que j’entends ? Ce mot n’a rien à faire ici ! 

2. Il expérimente : Il joue avec l’interrupteur jusqu’à faire griller l’ampoule. Il explore, teste les objets… et vos réactions. C’est sa manière de découvrir le monde — et vous en faites partie.

À faire : Ne le qualifiez pas de « méchant » : cela pourrait figer son comportement. Si nécessaire, isolez-le quelques secondes, puis revenez vers lui pour renouer le lien.

À dire : « Je comprends que tu trouves ça rigolo, mais moi, ça ne m’amuse pas. Je compte sur toi pour ne pas recommencer. Je te l’ai déjà dit : non, c’est non. »

3. Il transgresse les règles : Vous êtes pressé, et voilà qu’il veut enlever ses chaussures juste avant de partir. Vous avez déjà bataillé pour les lui mettre…

À faire : Inutile de vous opposer frontalement. Projetez-le dans l’avenir : à la crèche ou ce soir, il pourra les retirer. L’objectif est de lui faire comprendre qu’il existe des règles familiales, valables pour tous.

À dire :

  • Je comprends que tu ne sois pas d’accord, mais ce n’est pas toi qui décides. Je dois aller au travail, je ne veux pas être en retard. 
  • Demande à ton papa s’il enlevait ses chaussures avant de partir quand il était petit ! 

 

IL S'OPPOSE

Une étape essentielle.  Non aux chaussures, non au bain, non à la soupe… Votre enfant semble dire « non » à tout. Éreintant, certes, mais révélateur d’un processus de construction.

Que se passe-t-il ?

• Il se différencie : jusqu’à 18 mois, il se vivait comme un prolongement de vous. Dire « je » implique de se séparer… d’où l’étape du « non ».

• Il s’affirme : entre 2 et 3 ans, il prend conscience de son individualité. Il vous tient tête pour exister en tant que personne.

Dans sa tête… Il cherche ses propres limites. On pense souvent qu’il teste les nôtres. Mais à 2 ou 3 ans, il ne joue pas au rapport de force : il explore ses propres frontières. Il a besoin de réfléchir. Prenons l’exemple du repas : bébé buvait son biberon sans se poser de questions. Aujourd’hui, il se demande s’il a vraiment envie de manger. Dire « non » lui permet de prendre le temps… et parfois de finir par dire « oui ».

Comment l’accompagner ? Proposez-lui des choix. S’il refuse de mettre son manteau, ne le forcez pas. Offrez-lui une alternative : « Tu préfères le manteau blanc ou la doudoune rouge ? » Cela lui permet de dire : « Je veux la doudoune rouge », et d’affirmer sa volonté.

Respectez son rythme : Entre deux activités, il a besoin de temps. S’il ne répond pas tout de suite, ce n’est pas pour vous embêter : il veut simplement finir son jeu. Anticipez Si les matins sont toujours compliqués, organisez-vous pour lui laisser ce temps de transition dont il a besoin.

Une préparation pour l’avenir : Comprendre ces comportements aujourd’hui vous prépare à une autre étape : l’adolescence. Il se posera à nouveau les mêmes questions :

« Qui suis-je ? Que veux-je ? » Et pour y répondre… il passera par une nouvelle phase d’opposition. Eh oui !

 

POURQUOI MON ENFANT MORD-IL ?

Pour se défendre, se libérer d’une tension ou exprimer une frustration, votre enfant peut avoir tendance à mordre. Même si ce comportement est fréquent à son âge, il ne faut pas le banaliser.

Que se passe-t-il ? Une dispute, des cris, des pleurs… et un petit camarade qui revient en larmes, mordu par votre enfant. Gêné, vous ne savez pas comment réagir. Lorsqu’un conflit éclate entre enfants, la morsure peut survenir après une série de gestes défensifs : intimidation, jets d’objets, tirage de cheveux… Elle devient alors un ultime recours. Isolée, la morsure n’a rien d’alarmant. Mais si elle devient systématique, il est temps de s’interroger.

Pourquoi mord-il ?

• Il ne parvient pas à s’exprimer : frustré, il se sent incompris et réagit par l’agressivité.

• Il vit une séparation difficile : un sevrage mal vécu ou une rupture dans son entourage peut le perturber.

• Il traverse une étape de développement : des retards de langage, de motricité ou de propreté peuvent accompagner ce comportement.

Bonne nouvelle : la morsure disparaît souvent dès que l’enfant maîtrise mieux le langage.

Comment réagir ?

1. Ne le stigmatisez pas : Le mordu attire la compassion, le mordeur les reproches. Pourtant, ce dernier est aussi en souffrance. Le traiter de « méchant » ne ferait que renforcer son malaise.

2. Ne punissez pas systématiquementLa punition ne règle pas le problème. Profitez plutôt de l’occasion pour lui transmettre les règles de la vie en groupe. Par exemple : « Tu peux jouer avec les autres, mais sans mordre. Si tu es fâché ou si tu veux quelque chose, dis-le avec des mots. »

3. Encouragez la réparation : Proposez-lui un geste envers l’enfant blessé : un bisou, une caresse, un mot doux. Cela l’aide à comprendre les conséquences de son acte.

4. Initiez-le au compromis : « Si tu prêtes ta voiture à Thomas, il te prêtera peut-être son seau. »

L’idée : lui apprendre que ses désirs ne doivent pas écraser ceux des autres.

 

DE LA MORSURE... AU BAISER

Votre enfant n’est pas trop jeune pour comprendre. Dès le plus jeune âge, il perçoit que sa bouche peut faire mal… mais aussi du bien. Le nourrisson qui mordille le sein de sa mère comprend vite que cela peut la blesser. Il découvrira bientôt que la bouche peut aussi exprimer l’amour : par un bisou, un mot doux, un sourire.

Punir : quand, comment et pourquoi ?

Pourquoi la punition est-elle controversée ? Aujourd’hui, beaucoup de parents privilégient la compréhension des besoins de l’enfant. La punition, perçue comme une frustration imposée, semble incompatible avec une éducation bienveillante. Certains parents craignent aussi le rejet : un « je ne t’aime plus » peut être difficile à entendre.

Faut-il renoncer à punir ? Pas forcément. Refuser toute punition peut conduire à des réactions excessives lorsque les parents sont dépassés. La punition, bien utilisée, peut être éducative.

Quand une punition est-elle utile ?

• Lorsqu’elle sanctionne une règle clairement énoncée.

• Quand elle aide l’enfant à comprendre que son comportement est inacceptable.

• À condition que l’interdit ait été formulé explicitement.

Ce qui semble évident pour un adulte ne l’est pas toujours pour un enfant !

Ce qui ne mérite pas une punition :

• Les maladresses liées au développement (ex. : casser un verre par accident).

• Les explorations normales à son âge (ex. : toucher un objet interdit par curiosité).

Dans ces cas, une gronderie suffit : une voix ferme, un regard sérieux, un rappel clair de la règle.

À partir de quel âge peut-on punir ? Dès que l’enfant peut être responsabilisé, généralement après 2 ans. À cet âge, privilégiez les sanctions réparatrices : Il a inondé la salle de bain ? Il aide à éponger. Cela réduit son temps de jeu, ce qui constitue le désagrément.

Punition et opposition :  Entre 2 et 3 ans, l’enfant affirme son individualité. Punir un caprice (ex. : vouloir des sandales en hiver) peut être maladroit. Mieux vaut expliquer, proposer des alternatives, négocier.

Une punition efficace : mode d’emploi

• Elle doit marquer l’enfant sans le blesser ni l’humilier.

• Elle ne doit pas rabaisser, mais responsabiliser.

• La fessée ou les propos humiliants sont contre-productifs : ils incitent à la dissimulation, non à la prise de conscience.

Si la réparation n’est pas possible… Optez pour une punition privative, sans toucher aux besoins fondamentaux :

• Pas de privation de dessert ou d’activités essentielles.

• Privation d’écrans (entre 4 et 12 ans) : efficace sans être injuste.

Préparez-vous à entendre des protestations… et tenez bon !

 

OBÉIR POUR GRANDIR  

Une clé de l’autonomie. Pour le pédopsychiatre Daniel Marcelli, l’apprentissage de l’obéissance est fondamental dans le développement de l’enfant. Mais attention : il distingue clairement l’obéissance constructive de la soumission, qui peut engendrer frustration et révolte.

Le paradoxe éducatif : L’obéissance bien intégrée permet à l’enfant de comprendre les règles du vivre-ensemble, tout en développant sa capacité à penser par lui-même. C’est en cela qu’elle devient une étape vers l’autonomie.

Une mission parentale essentielle : Apprendre à obéir, oui — mais pas à n’importe quel prix. Il ne s’agit pas d’imposer une soumission aveugle, mais de transmettre le sens des responsabilités.

• Obéissance : l’enfant comprend qu’il doit faire certaines choses pour grandir (ex. : travailler à l’école).

• Soumission : il agit uniquement pour obtenir une récompense (ex. : « fais tes devoirs et tu pourras aller au manège »).

Désobéir : une étape normale. Tout enfant, en grandissant, ressent le besoin de transgresser : toucher ce qui est interdit, explorer ce qui lui est défendu… Face à cela, les parents ont deux options :

1. Exiger l’obéissance absolue : une posture autoritaire, héritée du passé.

2. Observer le sens de la désobéissance : l’enfant cherche-t-il à se mettre en danger ou à gagner en autonomie ?

Dans ce second cas, le parent peut choisir de sanctionner si la sécurité est en jeu, ou de pardonner en valorisant la prise d’initiative.

Obéir, c’est aussi accepter la frustration

Dire « non » à un enfant de 18 mois qui explore le monde peut le rendre triste, voire en colère. Mais cette frustration est nécessaire : elle lui apprend que son désir s’arrête là où commence celui de l’autre. Un apprentissage fondamental pour vivre en société.

Pour que les enfants écoutent… Voici quelques clés pour favoriser l’écoute sans cris ni conflits :

Communication bienveillante :

• Mettez-vous à sa hauteur, regardez-le dans les yeux, parlez calmement.

• Décrivez les conséquences de ses actes sans menace ni jugement.

• Parlez en termes positifs : dites ce que vous attendez, plutôt que ce qu’il ne faut pas faire.

Méthodes concrètes :

• Montrez l’exemple, faites ensemble, puis laissez-le tester.

• Remplacez le « dépêche-toi » par un jeu ou un Timer qu’il contrôle.

• Créez un tableau des routines avec lui pour qu’il gagne en autonomie.

Valorisation et implication : 

• Proposez des choix limités : cela l’engage et le responsabilise.

• Utilisez l’humour et le jeu pour transmettre les règles.

• Organisez des réunions familiales avec un bâton de parole pour favoriser l’écoute mutuelle.

Dialogue et introspection :  Posez des questions ouvertes :

  • « Qu’en penses-tu ? »
  • « Que dirais-tu à ton copain dans cette situation ? »
  • « Que ressens-tu ? »

Et surtout… souriez ! Le sourire apaise, facilite l’apprentissage et renforce le lien.

Eveillement vôtre

Ô coeur de l'éveil

Bébés.Enfants.Ados -