Réponses typiques qui abiment

Le 16/12/2020

Dans Bébés - Enfants - Ados

Réponses typiques qui abiment le dialogue avec un enfant.

L’excellent livre du Dr Thomas Gordon, « Parents efficaces »  avec, cette fois-ci, les 12 réponses typiques qui abiment le dialogue avec un enfant. Pourquoi ? Car ces réponses dénotent d’une écoute déficiente ou absente des problématiques ou des questionnements de l’enfant. Pire, certaines contribuent à une escalade de la violence orale et physique.

Prêt pour la liste des 12 réponses à éviter ? (accrochez-vous au fauteuil et prenez une longue inspiration).

1° Donner des ordres, dirigé, commandé

« Arrête de te plaindre ! »

« Tu dois nettoyer ta chambre immédiatement ! »

« Ne me parle pas sur ce ton ! »

2° Avertir, mettre en garde, menacer

« Si tu fais ça, tu vas le regretter ! »

« Je te préviens, je t’enferme si tu insistes ! »

3° Moraliser

« Tu devrais faire ceci ou cela. »

« Il faut respecter ses ainés. «

4° Conseiller, donner des suggestions ou des solutions

« Tu pourrais faire comme ça pour résoudre ce problème de math »

« Pourquoi ne pas inviter tes copains pour venir jouer à la maison ? »

« À ta place, j’en parlerai à ta maîtresse. »

5° Argumenter, expliqué, persuadé par la logique

« Si un enfant apprend à être raisonnable à la maison, il deviendra beaucoup plus facilement un adulte responsable. »

« Les enfants doivent apprendre à s’entendre entre eux. »

« Tu as besoin de travailler pour réussir cet examen. C’est logique. »

6°Juger, critiqué, être en désaccord, blâmé

« Tu n’a pas les idées claires. »

« Tu as complètement tort sur ce sujet. »

« C’est n’importe quoi. »

« Tu es paresseux. »

7° Complimenter, être d’accord, évaluer positivement, approuver

« Tu es intelligent. »

« Je suis certain que tu es capable de réussir. »

« Je suis d’accord avec toi. »

« Je crois que tu as raison. »

8° Dire des noms, ridiculiser, faire honte

« Tu es une vrais peste ! »

« Tu te comportes comme un sauvage ! »

« Petit bébé ! »

9° Interpréter, psychanalyser, diagnostiquer

« Tu es jalouse de Julie. »

« Tu ne crois pas du tout ce que tu dis. »

« Tu éprouves ce sentiment parce que tu ne réussis pas bien à l’école. »

10° Rassurer, sympathiser, consoler, soutenir

« Demain tu ne penseras plus de la même façon. »

« J’ai déjà pensé à ça moi aussi. »

« Habituellement, tu t’entends pourtant très bien avec les autres. »

11° Enquêter, questionné, interrogé

« Pour quelles raisons crois-tu haïr l’école. »

« Qui t’a mis cette idée dans la tête ? »

12° Esquiver, distraire, faire de l’humour

« Oublie ça, tout simplement. »

« Si tu veux bien, ne parle pas de ça à table. »

ALORS, QUE DIRE ? QUE RÉPONDRE À MON ENFANT ? (car il ne semble rester que peu d’alternatives)

Le principe de la communication idéale prônée par Thomas Gordon est d’écouter et d’accueillir vraiment et de donner des preuves de cette écoute authentique à l’enfant . Ceci l’encouragera à parler librement, à se construire et à trouver en lui des réponses. C’est ainsi qu’il progressera et s’épanouira.

Ainsi, finis les interprétations, les conseils, les conclusions du parent qui sait tout ou presque,…c’est l’enfant qui a besoin de poser des mots sur ce qu’il pense, ce qu’il ressent vraiment et de cheminer intérieurement. L’adulte est simplement le réceptacle bienveillant et un expert du dialogue ouvert.

Cela passe donc par l’utilisation d’expressions qui dénotent d’un sincère intérêt pour l’enfant, d’une véritable curiosité. En voici des exemples :

« Je vois. »

« Intéressant. »

« Ah bon ! »

« Vraiment ? »

« Oui, oui… »

« Hum »

« Raconte-moi un peu. »

« Aimerais-tu en parler ?

« Es-tu d’accord pour m’en dire plus ? »

« Raconte-moi toute l’histoire. »

« On dirait que tu en as beaucoup sur le cœur. »

« Je t’écoute. »

« Je suis intéressé par ton point de vue. »

« Qu’en penses-tu ? »

Ou nous pouvons opter pour l’écoute « active » (plus dynamique pour le parent).

L’écoute active

La règle d’or de cette écoute est « J’accepte l’autre tel qu’il est. » Dans les faits, cela se traduit par une reformulation sans jugement, une verbalisation émotionnelle, un DÉCODAGE, etc. « D’après toi,… » « Je vois que… » « Tu dis que tu ressens de la peine… »,…

Conséquences : l’enfant a le sentiment d’être compris, respecté et nourrit ainsi sa confiance en lui. Exemple de mise en pratique de l’écoute active avec les enfants

Situation : Votre fille de 10 ans rentre de l’école pas très bien, son visage est triste et fermé. Quand vous lui posez des questions, elle élude et part dans sa chambre :  « je vais bouquiner ». Vous vous sentez démuni et inquiet, impuissant.

L’Ecoute active : Elle débutera par une ouverture de porte, une invitation : « je ne te sens pas dans ton assiette ce soir, cela ne va pas ? »

Voici 2 solutions :

1. L’enfant dit : « Oh ce n’est rien, je suis crevée c’est tout »

Ne pas insister, et laisser la porte ouverte.

« Ok, tu sais où me trouver si tu souhaites m’en parler »

2. L’enfant lâche : « Je sais c’est ridicule mais ce n’est pas marrant d’être première de la classe »

Votre enfant a un problème, c’est le moment de vous centrer sur lui et d’écouter ce qu’il a sur le cœur en reformulant ses mots et son ressenti.

« Tu veux dire qu’être première de la classe t’apporte des ennuis »

« Oui, ils disent tous que je suis la chouchoute de la maîtresse, ils se fichent de moi »

« Et toi tu te sens triste qu’ils disent cela »

« Oui, j’ai l’impression que personne ne m’aime dans cette classe »

« Personne ne t’aime ? »

« Bon j’exagère, j’ai bien Marine et Anaïs mes copines, mais j’en ai marre d’Eva et Victoria »

« Si je comprends bien ce sont ces deux-là qui te posent problème »

« Oui, et je ne sais pas comment réagir. Je me sens idiote face à leurs moqueries, et du coup elles en profitent »

Aider son enfant à définir son besoin

« Tu as l’impression que ta gêne les encourage à se moquer de toi ? »

« Oui »

« Donc si tu arrivais à réagir différemment, tu te sentirais mieux ? »

« Oui »

« Qu’est-ce que cela permettrait d’important pour toi ? »

« Je serais détendue et heureuse »

Aider son enfant à trouver et choisir des solutions pour répondre à son besoin qui est : arriver à avoir une réaction face à leurs moqueries, qui te permette d’être détendue et heureuse.

Débuter alors un vrai brainstorming en lui demandant ce qu’elle pourrait faire, par exemple :

« Je pourrais leur dire que je m’en fous d’être la chouchoute »

« Je pourrais leur dire que je me moquerai d’elles aussi quand elles seront première de la classe »

« Je pourrais dire pff et les ignorer »

Laisser l’enfant évaluer puis choisir la ou les solutions qu’il souhaite appliquer.

Le message « tu » tue la bienveillance dans la relation avec les enfants

Nous vous présentons  peut-être la difficulté principale lorsque nous commençons à pratiquer la parentalité positive face à un comportement désapprouvé par le parent ou lors d’une opposition avec l’enfant : limiter (ou supprimer) les « tu ».

Mais, une fois cette habitude de communication acquise, le ciel se dégage et le soleil brille beaucoup plus souvent dans les relations avec nos enfants et notre entourage !

Voici des exemples de messages « tu » :

  • TU ne devrais pas faire ça !
  • Si jamais TU recommences…
  • TU es insupportable…
  • TU es un vrai bébé…
  • TU fais n’importe quoi, marre !
  • TU me cherches ???? TU ne vas pas tarder à me trouver !

Imaginons maintenant que nous supprimions ce TU et que nous essayions de reformuler une phrase avec « JE ».  Aïe ! Compliqué car c’est un nouveau schéma de pensée centré sur soi !

Lorsque nous employons le « JE » à la place du « TU », nous nous exprimons vraiment sur ce que nous voyons/entendons, sur nos émotions, nos besoins et nos attentes (qui deviennent alors des demandes). De plus, notre interlocuteur ne se sent plus agressé, étiqueté, évalué ou moqué. Il se sent responsabilisé et valorisé car des renseignements lui sont donnés et la confiance lui est clairement accordée. Il est donc prêt à apprendre un nouveau comportement ou à modifier sa manière d’agir. Nous passons de la confrontation à la collaboration.

Voici quelques exemples de phrases avec « JE » :

« J’ai besoin de me reposer et je n’y arrive pas lorsqu’il y a du bruit. »

« Je suis inquiet car ce jeu ne me semble pas sécurisé. »

« Je ne peux pas réparer cette porte car il me manque plusieurs outils. »

« J’ai besoin de voir cette chambre en ordre. »

« Je me sens vraiment fatigué, je ne parviendrai pas à me concentrer sur un jeu. »

« Je n’aime pas qu’on me donne des coups de pieds. »

 

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