Aider les enfants a s'accepter.

Le 16/12/2020

Dans Bébés - Enfants - Ados

Aider un enfant à s’accepter tel qu’il est.

10 phrases présentes dans le livre de Catherine Gueguen « Vivre heureux avec son enfant.

Elles concernent l’acceptation de soi des enfants.

Cette approche bienveillante repose sur des principes simples : l’amour inconditionnel, l’absence de compétition, la reconnaissance des talents, le non-étiquetage et le non-jugement.

Ces phrases doivent s’accompagner d’actions comme nous le verrons en deuxième partie.

  • Je t’aime parce que tu es toi
  • C’est la phrase emblématique de l’amour inconditionnel. Le socle de la confiance en soi des enfants.
  • Tu es unique

Cela implique que l’enfant devra arpenter son propre chemin de vie et s’orienter en fonction de ce qu’il est. Le fait d’être unique est une force. Pour lui et pour la société qui bénéficiera des talents de chacun (qui se compléteront).

Cette phrase implique aussi le respect des goûts et des points de vue de chacun.

  • Tu possèdes des talents, des richesses différents de tes frères, sœurs ou camarades »
  • Outre l’aspect génétique,  nous possédons tous des talents qu’il nous reste à découvrir et à cultiver au gré de notre parcours. Au sein des fratries, la différenciation est importante pour s’affirmer et les comparaisons sont à éviter.
  • Ta qualité d’être humain ne se résume pas à ton physique, tes réussites scolaires, sportives mais à la connaissance de tes propres ressources, ce qui te met en harmonie de ce que tu es sans aucun rapport de supériorité ou d’infériorité avec les autres. »
  • Tu n’es ni au dessus, ni en dessous de quiconque. Tu es toi. Tu avances à ton rythme. Tu apprends chaque jour. Ecoute ta joie. Fais ce qui te plait. Ce message est d’autant plus essentiel dans des environnements qui favorisent la comparaison et la compétition (les notes à l’école, les classements sportifs,…)
  • Tu as le droit d’éprouver des émotions. Elles révèlent tes besoins. 

Les émotions et les besoins sont à la base de l’épanouissement personnel et de la construction de soi. Identifier et comprendre ses émotions et ses besoins, c’est aussi mieux se connecter aux autres. En effet, chacun de nous, à chaque instant, essaye consciemment ou pas, de satisfaire ses besoins. Nos comportements sont liés à cette quête.

Tu as ta place. Tu comptes. 

Afin de donner des preuves de cette place et d’ainsi nourrir le sentiment d’utilité des enfants, invitez-les à s’exprimer dans des réunions hebdomadaires où chacun  prendra la parole et tentera de trouver des solutions aux problèmes rencontrés. Ce sera aussi l’occasion de resserrer les liens en listant les facteurs qui contribuent au bien-être de tous.

Tu grandis au fil de tes expériences et de tes rencontres. 

Cette phrase est une excellente façon d’introduire la notion suivante : ton cerveau est évolutif et neurosocial. Les interactions avec les autres et les défis que nous nous lançons transforment à chaque instant notre câblage neuronal. De plus, on peut s’entrainer pour s’améliorer tout au long de la vie.

Tu peux choisir de croire en toi 

Suggérer le pouvoir de croire en soi est essentiel au bien-être :  

« oui, je peux choisir de croire en moi quel que soit ce que j’entreprends, quel que soit ce qu’on me dit. »

Je crois en toi

On évoque ici la croyance inconditionnelle, un autre aspect de l’amour. Cela donne des ailes aux enfants et les poussent à l’action.

Tu es la somme de tes choix et tu peux choisir de choisir. 

Point de vue optimiste de la vie : on peut choisir. Et même le fait de ne pas choisir est un choix. Il existe un champ des possibles immense.

Les actions qui favorisent l’acceptation de soi :

Laisser les enfants faire leur expérience (tant qu’ils sont en sécurité) : cela implique de leur confier des tâches, de ne pas se substituer à eux quand ils savent faire, d’encourager leurs tentatives et de les accompagner pour qu’ils acquièrent des compétences.

Ne pas juger mais remarquer : observer et remarquer oralement un acte d’un enfant vaut tous les jugements du monde. Le jugement a tendance à créer un référentiel externe dont l’enfant dépend ensuite pour se motiver et qui est à l’origine d’une tendance à la comparaison avec autrui. Or, le but est que ce référentiel soit interne.

Donc, les jugements et étiquettes tels que « tu es… », « C’est beau/moche/… » Sont à bannir au profit de preuves d’attention sur les comportements à reproduire « oh ! je vois que tu as tracé cette lettre en restant dans les lignes ».

Organiser des jeux collaboratifs : ils sont propices à construire un état d’esprit positif autant que collectif, loin de la compétition.

La détermination des forces des enfants : lire cet article à ce sujet.

Pratiquer l’altruisme : il rend heureux et augmente le sentiment de contribuer positivement à la société en partageant notre énergie, nos talents et notre temps (sans rien attendre en retour).

Apprendre à écouter avec empathie : le premier signe de reconnaissance pour un enfant est l’écoute. Cet article vous guidera.

L’utilisation des outils d’expression émotionnelle

Qu’en penses-tu » : donner la parole aux enfants, c’est leur signifier qu’ils sont importants et leur avis compte. Cette question est aussi une esquive pour éviter de porter un juger personnel.

La résolution des conflits : un conflit peut laisser des blessures profondes qui entament l’estime de soi et alimentent des émotions désagréables qui peuvent provoquer des comportements de revanche. Voici une roue pour s’en sortir de façon non-violente.

Que répondre à un enfant qui se dit « nul » ?

Voici quelques phrases qui permettent aux enfants de retrouver confiance en eux et ne plus se dévaloriser.

Qu’est ce qui te fait dire que tu es nul ? Tu me racontes ce qui s’est passé ? »

La narration permet de donner du sens aux pensées et de relativiser en recentrant l’attention sur les actes et non sur la personne. Ainsi on évite l’écueil des étiquettes qui figent un état et renforcent des croyances erronées. On est ce qu’on fait, on peut donc changer.

  • Tu n’as pas encore réussi  
  • Tu n’as pas réussi pour le moment
  • Pour le moment , « encore » sont des mots magiques qui encouragent à persévérer.

Te souviens-tu quand tu as réussi …

Rappeler aux enfants leurs réussites est un moyen de regonfler leur confiance en eux et de leur redonner de l’espoir.

Tu as le droit de te tromper/faire des erreurs

Cette phrase démystifie l’échec et libère donc d’un poids.

Qu’as-tu appris de cette expérience ?

Lorsqu’on transforme l’échec en enseignement, on progresse chaque jour et on continue à prendre des initiatives.

Je t’aime parce que tu es toi » « Je crois en toi

L’amour inconditionnel est le carburant de l’épanouissement des enfants.

Je vois que tu éprouves des émotions désagréables (les citer)

En disant ceci, on permet à l’enfant de prendre conscience que ses émotions sont acceptées et utiles. Il apprend aussi à les verbaliser, ce qui diminue leur intensité.

Autres conseils :

Montrez l’exemple vous-aussi afin de faciliter l’imitation positive.

Ne comparez pas les performances de votre enfant avec des copains/frères et sœurs/vous-même/…

Tenez un tableau des réussites et des échecs : écrivez chaque jour les réussites et les échecs dans un cahier de vie.

Permettez à votre enfant de réparer quand une erreur est commise.

Évitez absolument les étiquettes :

  •  « Tu es intelligent »
  •  « Tu es beau »
  •  « Tu es idiot »
  •  « Tu es créatif » 

Ces formulations figent l’image que l’enfant se fait de lui-même. Il est préférable qu’il se sache doter de différentes forces qui évoluent au fil du temps.

Ainsi, évitez les « tu es » au profit d’un mode descriptif des actes de l’enfant et en exprimant vos sentiments (avec un « je »): « Je vois que tu as fait tes lacets seul. » « J’aime te regarder travailler ». Concentrez-vous sur ce qu’il fait en valorisant les efforts et intentions.

Un slogan à adopter en famille : « Les 3 C : Un Câlin pour Calmer la Colère »

Le câlin permet de calmer le cerveau lorsqu’il est submergé par une grosse émotion. Ce constat est valable pour les adultes et pour les enfants. Pour ces derniers, le câlin est une ressource essentielle car ils ne sont pas capables de calmer une émotion seuls du fait de l’immaturité de leur cerveau.

C’est la sécrétion de l‘ocytocine, autrement appelée « hormone de l’amour », qui favorise le retour au calme (le stress(cortisol) chute et l’intensité de l’émotion diminue après 20 secondes de câlin).

Notons aussi que le câlin est aussi un moyen de satisfaire le besoin de contact qui s’exprime chaque jour de notre vie. En  manquer, c’est s’exposer à l’émergence d’émotions désagréables.

Je pense qu’il est important d’expliquer cela aux enfants. Car cette prise de conscience augmentera les pouvoirs du câlin. Comme un effet placebo.

D’ailleurs, vous pouvez aussi en faire un slogan que vous ponctuerez par un « je t’aime ».

Que faire si un enfant, en pleine tempête émotionnelle, refuse un câlin ?

Si un enfant refuse un câlin qui lui est proposé, c’est souvent que son cortex préfrontal n’est déjà plus en état de raisonner. C’est le cerveau émotionnel qui est aux commandes et tout le corps est sous tension, prêt à attaquer ou fuir pour préserver son intégrité. Il s’agit d’un réflexe archaïque qui a assuré notre survie (nous les humains) jusqu’à présent (au stade de l’évolution) où les dangers étaient plus réels qu’imaginaires.

Donc, dans ce cas, inutile d’insister. L’idée est d’ouvrir une opportunité pour l’enfant quand il se sentira en état de recevoir un câlin. Ceci en lui disant : « Je comprends que tu ne veuilles pas pour le moment. Je t’en donnerai un volontiers dès que tu seras prêt. »

Cette phrase est, de plus, optimiste et responsabilisante pour l’enfant. Optimiste car elle évoque la sortie de crise et responsabilisante car l’enfant comprend qu’on lui fait confiance pour traverser son émotion ou pour opter pour une option qui l’aidera.


 

 

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