Flash-back historique : Antoine Béchamp est né en 1816 à Bassing en Lorraine. Médecin, chimiste, pharmacien, il consacra sa vie à étudier ce qu’il nomma les « microzymas », ces petites particules capables d’évoluer pour former des bactéries qui continuent à vivre après la mort de la cellule dont elles proviennent.
Pour faire simple, l’éminent microbiologiste posa ainsi les bases de la théorie selon laquelle la maladie a toujours une origine interne, puisque tout organisme vivant qui se dérègle contribue à favoriser la prolifération de bactéries pathogènes et de virus.
Pasteur : le microbe vient de l’extérieur
Tout le contraire de ce qu’affirmait Pasteur en fait, né six ans après Béchamp, dont le discours a fini par devenir consensus général. Selon les conclusions pastoriennes, les maladies infectieuses sont causées par des micro-organismes invariables dans leur forme et venant toujours de l’extérieur. Les applications à cette théorie furent spectaculaires : le microbe devenant l’ennemi à abattre, ainsi furent créées notamment les antibiotiques (« contre la vie » en grec)… qui, s’ils s’avérèrent salvateurs pour de grosses pathologies, sont aujourd’hui remis en question pour les effets déplorables qu’on leur connait : déséquilibre de l’éco-système microbien, résistance, perturbations, candidoses, effets secondaires, et bien d’autres…
Deux visions de la médecine
Comment en est-on arrivé là ? Ce sont en fait deux visions différentes de la médecine qui ont pris naissance à ce moment. D’un côté, une médecine de prévention qui considère que supprimer le symptôme ne résout pas le problème, de l’autre une médecine qui néglige le milieu et l’état général de l’organisme. Théories qui d’ailleurs continuent à se heurter en ce XXIe siècle, entre ce que l’on nomme médecine non-conventionnelle et médecine conventionnelle.
La vision de la médecine, donc l’histoire de l’humanité, aurait pourtant largement pu basculer à ce moment-là, si les deux hommes plutôt que se confronter avaient su collaborer. Pasteur, opiniâtre, passa sa vie à combattre les idées de Béchamp. Ce dernier consacra la sienne à ses travaux, voire à se défendre quand l’inquisition devenait trop forte.
Si Pasteur avait vécu aujourd’hui, il aurait sans nul doute été l’une de ces personnalités omniprésentes dans les médias. Le barbu savait se vendre, avait de l’entregent et un réseau influent. Les scrupules ne l’étouffaient apparemment pas non plus comme semblent le démontrer certains succès qu’il s’attribua à propos de la maladie des vers à soie ou d’autres expériences qu’il reprit à son compte, telles celles sur la fermentation découvertes par Béchamp 10 ans auparavant.
Un combat inégal
« Je suis le précurseur de Pasteur exactement comme le volé est le précurseur de la fortune du voleur enrichi, heureux et insolent qui le nargue et le calomnie. » a déclaré Béchamp, avouant ainsi son sentiment d’injustice.
Aujourd’hui, il semble qu’un nouveau courant, parmi lequel des médecins et scientifiques, cherche à remettre à l’honneur les travaux de Béchamp, n’hésitant pas, par exemple, à exprimer leur perplexité sur l’origine des virus. Mais la lutte reste inégale tant l’homme découvreur du vaccin contre la rage (dont peu savent qu’il a fait de nombreuses victimes) a marqué de son empreinte toute la médecine ultérieure et, au-delà, a servi les intérêts de l’industrie pharmaceutique.
Pasteur eut droit à des obsèques nationales à Notre-Dame. Il se dit, qu’en France, le journal Le Figaro annonça le décès de Béchamp après les journaux étrangers.
Voila tout est dit. Amen !!! JPB