L'autre est parti, détruisant notre couple, nos rêves et nous laissant seul(e), en proie au chagrin et à la douleur.
Pourquoi rompre fait si mal
« La souffrance liée aux ruptures amoureuses est souvent sous-estimée »
A l’heure où un couple sur trois se sépare, rompre est devenu banal. La séparation amoureuse est l’un des évènements les plus difficiles à traverser.
Tristesse, colère, angoisse, culpabilité, rumination… Lors d’une rupture, nous nous retrouvons submergés d’émotions négatives. « Il est important de ne pas les éviter. Il faut passer par le chagrin pour faire son deuil. Et donc accepter de ne pas être bien pendant un moment. La première étape, c’est d’accueillir ses émotions désagréables ».
Mais l’envie est grande de multiplier les activités pour se changer les idées, et ainsi, ne « pas avoir le temps d’y penser ».
« Il faut arriver à trouver un équilibre. D’un côté, parvenir à se changer les idées et de l’autre, rester seul avec soi-même, pour prendre du temps pour penser à soi et aussi à son ex ».
« Faites le point »
Régulièrement, faites un point : « Où est-ce que j’en suis quand je pense à lui/elle ? », « Comment est-ce que je me sens ? »... C’est une bonne technique pour se connecter à ses émotions et les évaluer. Notez aussi les sensations physiques que vous éprouvez et les difficultés que vous rencontrez depuis votre rupture. Cet état des lieux va vous aider à voir ce sur quoi il va falloir travailler.
Gérer le manque
Dans les premiers temps, l’absence de l’autre est difficile. Le manque insupportable, parfois. Avec cette terrible impression qu’on n’arrivera pas à vivre sans lui/elle. Et ce besoin irrépressible de l’appeler, de lui envoyer des SMS ou d’épier son compte Facebook. « Pendant un temps, il est bon de ne plus avoir de contacts ou de nouvelles de son ex, pour se désintoxiquer, pour se récupérer ». Bon aussi de lui redonner ses affaires, de cacher les souvenirs de lui aussi… Car au quotidien, certains objets, vêtements ou photos sont des piqûres de rappel douloureuses.
« Ce ménage est important pour débuter le processus de sevrage. Sinon, c’est comme si vous essayiez d’arrêter de fumer et qu’en permanence quelqu’un vous tendait des cigarettes ou fumait devant vous. Au bout d’un moment, vous allez en reprendre une ».
Rester amis ?
« L’amitié entre ex est possible, mais pas tout de suite. Pour devenir amis, il faut du temps, avoir fait le deuil de l’histoire, et aucune ambiguïté. Et il est bon de s’interroger aussi : quelles sont les raisons qui vous poussent à garder un tel lien avec votre ex ? »
Un sevrage qui se complique lorsque l’on a des enfants ensemble, des amis communs, ou que l’on travaille avec son ex partenaire. « Essayez quand même de vous aménager un temps sans vous voir. Ceux qui restent en contact tout de suite après leur rupture mettent plus de temps à surmonter leur souffrance ».
« Faites le ménage »
Dans un premier temps, mettez les objets qui vous rappellent votre ex dans un carton. Plus tard, quand vous serez émotionnellement plus stable, vous déciderez de ce que vous avez envie d’en faire. Si vous le pouvez, changez aussi la décoration de votre appartement. Pendant cette période de sevrage, tenez un journal de bord : dès que vous sentez que vous allez contacter votre ex, écrivez dans ce journal, ça vous aidera à ne pas craquer.
Comprendre pourquoi ça n’a pas marché
Etre quitté(e) par mail, SMS, Facebook...
C’est par un SMS, un mail, Facebook ou encore MSN qu’ils ont appris que leur partenaire les quittait. Au terme, parfois, de longues années de relation. Comment comprendre ces séparations express ? Comment se reconstruire par la suite ?
« Pourquoi ça n’a pas fonctionné entre nous ? », « Pourquoi m’a-t-il/elle quitté(e) » ? La question hante souvent les ex amoureux. Surtout ceux qui ont été quittés brutalement, ou sans explications. « Lorsqu’on ne comprend pas ce qui s’est passé, le deuil est encore plus difficile, analyse la psychologue. Mais dans certains cas, il va falloir accepter que les explications ne viendront pas de l’autre. » Et en chercher alors en soi.
« En travaillant sur nous, nous pouvons trouver des explications. Souvent, quand une relation se termine, nous avons tendance à l’idéaliser. Mais a priori, si c’est fini, c’est que cela ne marchait pas. Commençons par nous poser des questions : "comment en sommes-nous arrivés là ? Qu’est-ce qui n’allait pas et qui a fait que ça s’est terminé ?". Et aussi "pourquoi nous étions-nous mis ensemble ?". Avait-on par exemple choisi un partenaire qui ne convenait pas à la base ? Et si oui, pourquoi ? ».
« Ecrivez votre histoire »
Ecrivez le récit de votre histoire d’amour. Racontez votre rencontre, vos traits de personnalité, vos comportements l’un envers l’autre, les évènements marquants de la relation, et comment celle-ci s’est finie. Si possible, demandez à un proche de vous lire ce récit. C’est parfois l’occasion d’une vraie prise de conscience : que son couple allait mal depuis un moment, qu’on a souffert avec l’autre, ou à l’inverse, qu’on a été très pénible et qu’on comprend que l’autre soit parti…
Sortir de la répétition amoureuse
Parfois, les histoires - et les ruptures - se suivent et se ressemblent. Mêmes scénarios, mêmes personnes qui nous attirent, mêmes relations dévastatrices… Une répétition amoureuse qui trouve souvent son origine dans notre enfance.
« Lorsqu’on s'interroge sur nos échecs amoureux, il est intéressant de travailler sur nos schémas qui nous conduisent à répéter des scénarios de vie.
- Que vient-on reproduire de notre enfance ou d’une certaine situation que nous avons pu vivre étant enfant ?
- Souffre-t-on d’un schéma de méfiance (« les gens peuvent trahir et décevoir ») ?
- D’imperfection (« si les autres savaient qui je suis réellement, ils ne m’aimeraient pas ») ?
- De dépendance (« je ne peux pas me débrouiller tout seul ») ?
- De carence affective (« personne ne pourra jamais m’aimer ») ? …
Un travail qu’il est parfois bon de mener avec l’aide d’un professionnel.
« Faites la liste de vos ex »
Dressez la liste de toutes vos histoires précédentes : comment vous étiez-vous rencontrés, comment se sont-elles déroulées, quels étaient les traits de personnalité de l’autre, comment ça s’est fini… Et essayez de trouver des points communs.
Prendre le temps de faire son deuil
Une nouvelle relation très vite ?
« Il est important de guérir d’une relation avant d’en entamer une autre, ou alors il s’agira d’une relation pansement. Difficile de construire une nouvelle histoire et de s’y épanouir si le fantôme de la précédente plane au-dessus et que l’on n’en a pas fait le deuil ».
Un amour déçu, raté, est source d’une grande douleur, qui reste souvent longtemps présente. « Il n’est pas rare de mettre un an à s’en remettre ». N’en déplaise à ceux de notre entourage qui nous enjoignent à « tourner la page au plus vite ». Comme tout deuil, celui-ci est propre à chacun.
« On peut considérer qu’il est terminé le jour où nous sommes capables de repenser à l’autre sans être totalement transpercés de douleur. Le jour aussi où pouvons même ressentir une certaine bienveillance envers lui, avec cette idée que ça n’a pas marché, et c’est tout. L’idéal est de parvenir à ne pas raisonner en noir et blanc : d’être lucide sur ce que l’autre nous apportait, mais aussi sur ce qui n’allait pas ». Autre signe que la page est tournée, pour la psychologue : « c’est de le/la revoir et de se dire qu’on n’aimerait pas qu’il/elle revienne ».
Mais si les idées noires ou les émotions négatives demeurent trop fortes, il ne faut pas hésiter à consulter. « Si vous sentez que votre douleur devient vraiment handicapante et que vous êtes à court de ressources, ou que vous commencez à développer des comportements obsessionnels envers l’autre, allez voir un thérapeute ».
« Ecrivez une lettre à votre ex »
C’est un rituel de fin qui permet d’écrire la dernière page du livre, de refermer l’histoire. De dire au revoir tranquillement. Si votre lettre est très émotionnelle, pleine de colère ou de tristesse, c’est que le travail de deuil n’est pas terminé. Après, il n’est pas obligatoire de l’envoyer.
A vous de décider.