Pourquoi remplacer l’expression « il faut que… » ?

Le 16/12/2020

Dans Outils de développement personnel

Le verbe falloir est un verbe de démission.

Il se conjugue à la troisième personne du singulier et évite donc à celui/celle qui l’utilise de s’impliquer personnellement. « Il » n’est pas « moi«, ni « tu » et encore moins « nous«. Ce « il » impose donc sa volonté sans que personne n’en prenne la responsabilité.

Quand nous utilisons cette expression, l’autre comprend que nous ne voulons pas assumer la charge de la décision, que nous cherchons à esquiver notre responsabilité.

Or nous gagnerions à nous impliquer dans une communication franche et responsable en remplaçant « il faut que » par des mots justes et bienveillants encourageant la responsabilisation, la motivation et l’investissement de nous-mêmes et des autres.

Comment remplacer « il faut que… »

Par des mots justes, bienveillants et traduisant notre responsabilité personnelle ?

Remplacer « il » par « je »

« Je veux… »/ « Ce que je veux, c’est que… »

« Je dois… »

« Je compte… »

« J’ai besoin de… »

« Je m’attends à ce que… »

« Je te demande de… »

« Je fais ça/ j’y vais… »

« Je choisis de… »

« Je peux… »

Le « je » permet  d’assumer la responsabilité de nos exigences et demandes.

 Proposer de l’aide

« Il faut que tu t’y mettes »  devient : « Si tu as des difficultés, si tu te sens perdu(e), tu peux m’en parler, je suis là pour t’aider »

« Il faut qu’on se dépêche… » devient : « Nous devons partir ensemble. Je t’aiderai à te préparer si tu en as besoin. »

« Il faut que tu réussisses ton trimestre, sinon tu vas redoubler » devient : « Je t’aiderai autant que tu en as besoin pour que tu termines ton année scolaire avec succès. »

 Encourager le dépassement de soi

« Il faut que tu fasses ton possible » devient : « Tu fais ce que tu as à faire à ton rythme. L’essentiel est ce que ce soit fait. »

« Il faut que tu termines ce que tu as commencé » devient : « La seule chose qui compte, c’est que tu termines ce que tu as commencé peu importe le temps que cela te prenne. »

« Il faut que tu réussisses » devient : « Tes efforts/ton investissement ont de la valeur quelque soit l’aboutissement de ton travail. »

Penser en termes de futur

La prochaine fois,…

Pas encore…

Bientôt…

Pour le moment…

Traduire « je dois » en « je choisis »

Les mots sont des fenêtres« je dois » et « il faut que » sont des poisons. Ils jalonnent notre vie de culpabilité, de honte, de devoirs et d’obligations. Imaginez si nous pouvions nous en débarrasser. Notre existence prendrait soudain une toute autre tournure. C’est ce que propose Marshall Rosenberg dans son livre « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) ».

Il nous aide à traduire « je dois » par « je choisis » et à révolutionner notre vie.

« Ne faisons rien si ce n’est pas un jeu »

Marshal Rosenberg dit que « nous ne devrions rien faire si ce n’est pas un jeu » ! Vous pouvez trouver cela extrême mais en y réfléchissant bien, on constate que la suggestion ne manque pas d’attraits.

Son idée est que nous motivions nos choix uniquement par le désir de contribuer à la vie et non par la peur, la culpabilité, la honte, le devoir ou l’obligation. Comment réussir ce tour de force ?

Ne faisons rien si ce n'est pas un jeu.

Marshall Rosenberg nous explique qu’il s’est un jour posé cette question :  » quels sont les actes de ma vie que je ne vis pas comme un jeu ? »

En tête de cette liste, se trouvaient « rédiger des rapports cliniques » et « conduire les gamins à l’école«.

Puis il enchaina son raisonnement en cherchant les motivations de ses actes. Il le fit en complétant cette phrase :

« Je choisis de … parce que je veux…«.

Pour les rapports cliniques, il découvrit que sa seule motivation était l’argent. Il décida donc d’arrêter cette contrainte et il trouva d’autres moyens plus ludiques et épanouissants pour gagner sa vie.

Pour le fait de conduire ses enfants à l’école, il prit conscience des avantages pour eux de fréquenter cette école, du cadre harmonieux qu’elle leur offrait. Cette motivation positive transforma la contrainte en plaisir.

Remplacer je dois par je choisis

Nous vous invitons donc à tester cette méthode en 3 étapes :

1) Listez sur une feuille tous les actes de votre vie que vous ne vivez pas comme un jeu (ce qui s’exprime par « il faut », « je dois »…)

2) Reconnaissez sincèrement que vous faites ces choses parce que vous choisissez de les faire. Ecrivez « Je choisis de… » devant chaque ligne.

3) Trouvez l’intention qu’il y a derrière chaque choix en complétant « je choisis de…parce que je veux… »

Et décidez d’agir par jeu le plus possible !

ô coeur de l'éveil . 

Carine & Jean-Pierre.